ANTHONY COUTURIER

Rédaction et entrevue réalisées par Christian Pilon, partenaire / Locomotion

Christian (C pour la suite): Tu as rejoint l'équipe en septembre à la réception. Depuis, tu as complété ta formation interne, tout en poursuivant tes études - que tu termines ce printemps - en kinésiologie à McGill. À la veille d'offrir tes services en entraînement personnel au Studio, excité ou nerveux?

Anthony (A pour la suite): Il s'agit pour moi de l'aboutissement d'un parcours qui a commencé il y a 10 ans. Je suis donc plutôt excité de passer à cette étape et très peu nerveux, je dois avouer, car je m'y prépare depuis longtemps.

C: Je présume que tu n'as pas été sur les bancs de l'université pendant 10 ans!? Sans mentionner ton âge, je sais que tu n'as pas atteint la trentaine. Peux-tu me parler de ce parcours?

A: J'ai su très rapidement que la kinésiologie était pour moi. À l'âge de 14 ans, après deux années de football, j'ai intégré un programme sport-études à Trois-Rivières. L'encadrement là-bas était extraordinaire. J'ai croisé un kinésiologue, j'ai posé quelques questions sur sa formation et j'ai su dès lors que je prendrais cette direction. J'ai dès ce moment dévoré tout ce que je pouvais trouver sur l'entraînement, la performance et j'ai surtout commencé l'entraînement sans jamais arrêter.

«Dès l'âge de 14 ans, j'ai su que la kinésiologie était pour moi.»

C: Intéressant de fixer le cap dès ce jeune âge! Tu parles de football, tu as joué jusqu'à tout récemment pour McGill comme demi-défensif. Qu'est-ce que ce sport t'a apporté?

A: Discipline certainement, mais surtout une capacité à travailler en équipe. Probablement cliché, mais je doute qu'un joueur de football puisse faire une entrevue sans mentionner cet aspect. On est un peu à la guerre, on se serre les coudes et je crois bien humblement qu'il s'agit du sport qui demande la plus grande cohésion d'équipe. Tom Brady est bon, mais sans l'équipe qu'il a avec lui, les Patriots ne seraient pas là où ils sont.

Plus concrètement, je vais certainement transposer cette approche en entraînement personnel. Mon client et moi, on va faire équipe pour atteindre les résultats, les performances souhaitées. Je sais (rire), encore une fois, je frôle le cliché, mais attention, clichés n’égalent pas fausseté. Sans cohésion entre «entraîneur-entraîné», les chances de succès diminuent.

C: Le football a donc eu une grande influence sur toi. Qu'est-ce qui t'a amené vers cette discipline?

A: Le fait d'être le dernier d'une fratrie a probablement joué pour beaucoup. J'étais un peu malmené par les grands frères et le football m'a attiré dans un premier temps pour me développer physiquement. Sans aller trop loin dans la psychanalyse, je présume que certains plaquages ont puisé leur énergie dans une volonté de rendre la monnaie de sa pièce à mes grands frères. Avec le temps, le football m'a amené beaucoup plus et, en passant, je suis passé à autre chose avec mes frères (rires).

C: Tu as mis fin à ta carrière de footballeur pour te consacrer à tes études. Pas facile comme choix, j'imagine?

A: J'ai effectivement mis fin de façon prématurée à ma carrière de football. Il me restait deux années d’admissibilité côté universitaire. Le terrain, le contact physique me manque, mais comme je le mentionnais, je savais que la kinésiologie était mon chemin. Je risque fort d'enchaîner sur une maîtrise en préparation physique d'ailleurs.

C: Tu as joué pendant plus de 10 ans, tu as «coaché» des équipes, tu participes à la planification de l'entraînement des joueurs de McGill en ce moment. Visiblement, tu vis, tu respires «football». Comme client, est-ce que je devrais avoir peur que tu m'entraînes comme un joueur de football?

A: Tu as raison de souligner que le football est important pour moi. Je suis heureux de garder le contact en aidant McGill, mais derrière tout ça il y a une passion pour l'activité physique qui va au-delà du football. J'ai un abonnement dans un gym depuis l'âge de 14 ans. Côté football, la saison est courte et une grosse partie du travail se fait en préparation. Il faut donc être passionné par l'entraînement pour être un joueur de football. Je crois être en mesure de communiquer cette passion dans mes nouvelles fonctions. Alors pour être clair (en sachant que tu posais la question avec un sourire en coin), il ne faut pas avoir peur.

Si je peux ajouter que l'on parle d'un joueur de football ou d'un père de famille, l'objectif est d'améliorer une performance. Pour l'un, possible que ça soit plus pointu, pour l'autre plus général, mais ça demeure similaire comme démarche. Je crois être outillé pour aider et j'ai hâte de le faire dans le contexte du Studio.

C: Peux-tu mettre de l'avant l'une de tes forces?

Bien humblement, ma capacité d'écoute est certainement l'une de mes forces. Quand je dis «écoute», je ne parle pas d'une écoute passive qui permet aux gens de «ventiler». Je ne crois pas qu'il s'agisse de mon rôle primaire, il y a d'autres moment et expert pour ça. Je parle plutôt d'une écoute active qui, combinée à une bonne analyse, permet de déboucher rapidement sur un plan d'action efficace.

C: Quelle est ta vision de l'entraînement? Est-ce que tu considères que certaines techniques sont désuètes? Que d'autres sont d'une plus grande efficacité?

A: Bien des coachs (et je ne parle pas des coachs du Studio) peuvent être très tranchants. Je suis plutôt nuancé. Une technique est outil parmi tant d'autres, chaque outil comporte des qualités et peut servir.

Pour une personne qui débute, en redémarrage, l'attention sera sur l'adhésion au programme. Il faut qu'elle embarque avant tout. Ainsi, même si je sais que l'entraînement sur «elliptique» à faible intensité n'est pas la méthode la plus efficace pour cette personne, si elle me mentionne qu'il s'agit pour elle d'un point de repère important, qu'elle en a fait beaucoup et qu'elle aime, je vais prendre le tout en considération. En intégrant progressivement d'autres techniques, ne serait-ce qu'à raison de 5% par semaine, on se trouve ailleurs en peu de temps.

Devant une personne plus avancée, qui a bien intégré l'entraînement à son style de vie, je pourrai me permettre de bousculer plus rapidement les acquis, lui faire expérimenter d'autres techniques pour garder un intérêt vif pour l'entraînement.

Pour revenir à ta question. Oui, il y a des techniques plus efficaces, mais ça ne sert à rien de livrer le meilleur programme au monde si la personne ne le fait pas.

« Il y a des techniques plus efficaces, mais ça ne sert à rien de livrer le meilleur programme au monde si la personne ne le fait pas. »

C: Quelques questions en rafales pour apprendre à te connaître. Appareil préféré?

A: Dur à dire en ce moment, car j'ai beaucoup de plaisir à expérimenter avec les nouveaux appareils, SkiErg, Jacob's Ladder et cie. J'adore la variété que ces nouveaux appareils apportent.

C: Exercice fétiche?

A: Joueur de football égal... «bench press». Eh oui! Je suis un cliché ambulant (rire). Sinon l'arraché pour sa complexité technique. Toujours «fun» de bien réussir ce mouvement.

C: Film préféré?

A: Les Intouchables avec Omar Sy et François Cluzet. Rien de mieux pour me mettre de bonne humeur.

C: Resto préféré?

A: Ma poule mouillée sur Rachel pour son bon poulet portugais

C: Une superstition, tic ou t.o.c.?

A: Je ne sais pas exactement ou classer cette excentricité, mais j'avoue que depuis que je prends le métro à Montréal, je n'ai jamais posé le pied sur une ligne jaune en haut ou en bas des marches dans les stations. J'espère que ça n'ira pas aussi loin que Jack Nicholson dans As Good as it gets. Pour le moment, je demanderais aux lecteurs de ne pas s'inquiéter et de surtout retenir qu'il est bon pour la santé de prendre les marches dans le métro, chose que je fais avec assiduité (rire).

C: Merci d'avoir répondu à ces questions. Je ne crois pas que nous avons prévu de lignes jaunes dans les nouveaux aménagements. Tu devrais t'en sortir.

A: Aïe! Je me doutais que c'était pas la meilleure idée que de te parler de cela. Je vais devoir assumer (rire).

PLUS DE DÉTAILS SUR ANTHONY

Vous serez en mesure de croiser Anthony le dimanche dans le WOD de 9h30 et l'Atelier de 10h30, ainsi que le lundi dans le MetWOD de 18h00 et l'Atelier de 19h 30. Au moment de la publication de cette entrevue, Anthony a des ouvertures pour vous épauler en entraînement personnel, en soirée le lundi, mercredi et en matinée, le dimanche.

N'hésitez pas à communiquer avec nous au Studio pour planifier une rencontre

info@studiolocomotion.com ou 514.721.1817

ou encore à lui écrire directement: anthony.couturier@studiolocomotion.com.    

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